Succès significatif. La solution trouvée par L‘Observatoire Ivoirien pour la gestion durable des Ressources Naturelles (OIREN) pour restaurer le parc de la Marahoué , le plus dégradé de Côte d’Ivoire, trouve l’adhésion d’une bonne partie des occupants. Cette organisation qui joue un rôle clé dans la préservation des ressources naturelles vise à libérer le parc des populations qui y vivent, tout en garantissant une transition pacifique et durable.
Retour sur une observation indépendante pour comprendre les enjeux
En 2023, l’OIREN a lancé sa première grande activité liée au parc national de la Marahoué avec une mission d’observation indépendante. Cette mission a permis d’évaluer la situation réelle du parc, notamment en ce qui concerne l’ampleur de l’infiltration des populations dans ses limites. Le constat était clair : plusieurs campements avaient été installés illégalement, menaçant l’intégrité de cet écosystème protégé. Cette observation initiale a fourni les bases sur lesquelles l’OIREN a élaboré son plaidoyer pour une restauration effective du parc.
La mise en place d’un groupe de travail multi-acteurs : vers une solution collaborative
En 2024, l’OIREN a fait un pas supplémentaire en constituant un groupe de travail multi-acteurs. Ce groupe réunit des représentants de l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), des membres de la société civile ivoirienne, les populations installées dans le parc, ainsi que les autorités administratives locales. Cette approche collaborative a permis de créer un espace de dialogue inclusif où les différents acteurs pouvaient exprimer leurs préoccupations, leurs besoins, et travailler ensemble à la recherche d’une solution durable.
L’objectif principal de ce groupe est de finaliser et de consolider la note de plaidoyer amorcée en 2023. Il ne s’agit pas simplement de rédiger des recommandations, mais de s’assurer que ces propositions se traduisent par des actions concrètes, notamment l’engagement des populations à quitter volontairement le parc. L’OIREN et ses partenaires visent ainsi à garantir une libération pacifique et définitive du parc national de la Marahoué, tout en respectant la dignité humaine et les droits des communautés concernées.
Un premier succès significatif : l’engagement des populations
« Une avancée majeure de cette initiative a été la capacité de l’OIREN à organiser une rencontre avec les représentants des campements installés dans le parc, en présence des responsables des associations de jeunesse et de femmes, ainsi que de Madame le sous-préfet de Bonon. » révèle fièrement le président de l’association, Youssouf Doumbia. Après de longues discussions, les populations ont pris l’engagement de quitter définitivement le parc au plus tard le 31 décembre 2025. Cet accord représente un succès important pour l’OIREN, car il démontre l’efficacité de leur approche communautaire et participative.
De plus, l’accord de principe obtenu de la direction générale de l’OIPR, sous la conduite de son directeur général, pour accepter la proposition des populations de sortir du parc d’ici fin 2025, renforce la légitimité de cette démarche. Cet engagement est la preuve que les efforts de plaidoyer portent leurs fruits et qu’une solution consensuelle est possible.
Perspectives : une démarche à suivre avec rigueur
« L’étape suivante pour l’OIREN consiste à formaliser cet engagement par une note contraignante, avec une valeur juridique. Cette note, une fois validée par les populations et l’OIPR, servira de base pour un plan d’action détaillé, incluant un chronogramme de sortie progressif. L’objectif est de s’assurer que d’ici la date butoir, il n’y ait plus aucune présence humaine dans le parc. » poursuit le premier responsable de l’OSC.
Cependant, il ne suffit pas d’attendre 2025 pour que les populations quittent le parc. Dès la validation du plan d’action, un processus de sortie devra être enclenché. L’OIREN, en collaboration avec les autorités locales, dont Madame le sous-préfet, et les responsables administratifs, devra veiller à ce que ce processus soit rigoureusement suivi. Ce suivi inclura non seulement la gestion des départs, mais aussi l’accompagnement des populations pour trouver de nouvelles terres en dehors du parc.
Impact et défis à venir
Le défi majeur sera d’assurer que les engagements pris par les populations soient respectés. L’élaboration d’une note formelle et d’un plan d’action est essentielle, mais leur mise en œuvre demandera un suivi constant. L’OIREN, avec son approche de plaidoyer communautaire, entend s’assurer que cette sortie se fasse dans le respect de la loi et de manière pacifique.
Un autre aspect à considérer est l’accompagnement des populations. Bien que le projet BENKADI ne prévoie pas d’assistance pour la relocalisation des communautés, il sera nécessaire de collaborer avec les autorités locales pour identifier des solutions viables. Cela pourrait inclure l’aide à la recherche de nouvelles terres ou la mise en place de mesures d’accompagnement pour faciliter cette transition.
Une restauration attendue
À terme, la libération complète du parc national de la Marahoué permettra sa restauration écologique. Pour l’OIREN, il est impératif que la loi soit appliquée et que le parc retrouve son statut d’espace inaliénable, protégé de toute activité humaine. L’objectif final est que la nature reprenne ses droits et que ce patrimoine soit préservé pour les générations futures.
En définitive, l’action de l’OIREN dans le cadre du projet BENKADI est un modèle de gestion participative et de plaidoyer efficace. Les résultats obtenus jusqu’à présent, notamment l’engagement des populations et l’accord de l’OIPR, sont prometteurs. Les prochaines étapes seront décisives pour s’assurer que ces engagements se traduisent en actions concrètes et que la restauration du parc national de la Marahoué soit une réussite durable.
CSCI-Benkadi