Ouédraogo Maimouna, une agricultrice témoigne de sa rencontre avec Benkadi

Story

 

 Je m’appelle Ouedraogo Maimounata, je viens de Koungoussi,  j’ai 40 ans et je suis mère de six enfants. Ma vie a été une aventure marquée par des hauts et des bas, mais ma détermination à surmonter les obstacles ne m’a jamais quittée. Je suis agricultrice de profession, une passion que j’ai héritée de mes ancêtres, une connexion profonde à la terre qui a toujours fait partie de moi.

Il y a trois ans, ma vie a pris un tournant inattendu, plongeant notre paisible village dans un cauchemar insoutenable. Un matin, alors que le soleil se levait doucement, des coups de feu ont retenti, déchirant le silence qui régnait autrefois dans notre communauté. Ce fut une débandade générale, un chaos indescriptible qui a bouleversé nos vies à jamais. Les hommes armés, sans foi ni loi, avaient commencé leur sinistre besogne au cœur de notre village. Les cris d’effroi, les larmes des femmes et des enfants, les regards terrifiés des hommes… Notre village, autrefois un havre de paix, était devenu le théâtre de l’horreur. Plusieurs âmes innocentes, hommes, femmes, et même des enfants, furent cruellement emportées par cette violence aveugle. Leurs visages, figés dans la terreur, hantent mes rêves encore aujourd’hui.

Face à cette tragédie insoutenable, j’ai dû prendre la décision la plus difficile de ma vie pour la sécurité de ma famille. Nous avons dû quitter notre foyer bien-aimé, abandonnant derrière nous tant de souvenirs précieux, et rompant les liens séculaires avec notre terre ancestrale. Le poids de cette décision déchirait mon cœur, laissant une cicatrice émotionnelle profonde et indélébile dans nos âmes. Chaque jour, la douleur de cet exil forcé nous rappelle le prix cruel que nous avons dû payer pour notre survie.

Nous avons trouvé refuge dans le village de Roumtenga, situé à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. C’était un nouveau départ, une nouvelle communauté à laquelle nous devions nous intégrer. La vie ici était différente, mais j’ai décidé de mettre à profit mon amour pour l’agriculture pour subvenir aux besoins de ma famille.

C’est à ce moment-là que le programme Benkadi est entré dans ma vie. J’ai eu la chance de suivre une formation en agriculture hors-sol, une méthode innovante qui m’a ouvert de nouvelles perspectives dans l’accès aux ressources naturelles. Cette formation a été très bénéfique pour moi en ce sens qu’elle  m’a  enseigné les compétences nouvelles pour créer des pépinières sur plusieurs variétés. J’ai mis à profit cette compétence pour produire des pépinières de moringa une espèce bien adaptée à notre région.

Aujourd’hui, je suis déterminée à faire de cette activité une source de revenus durable pour ma famille. L’agriculture hors-sol est devenue ma bouée de sauvetage face aux défis du changement climatique qui affectent notre région. Les pluies sont devenues de plus en plus irrégulières, les inondations et les vents violents menacent nos récoltes traditionnelles, mais l’agriculture hors-sol offre une solution viable.

Je crois fermement en l’avenir. Je vois un avenir où ma famille et moi sommes autonomes, où nous ne dépendons pas des caprices du climat pour subvenir à nos besoins. Je rêve d’un avenir où mes pépinières d’arbres de Morinaga prospèrent. Les arbres de moringa  sont seulement sources de revenus à travers la vente, mais aussi utilisé dans notre alimentation.

Bien sûr, il y a des défis à surmonter, étant donné que nous sommes à Ouagadougou, nous ne possédons pas de terre à nous. Nous souhaitons avoir une terre pour  mener nos activités agricoles. Quitter notre foyer a été difficile, et il est toujours compliqué d’obtenir les ressources nécessaires pour acheter le matériel dont j’ai besoin pour développer mon activité. Mais je suis déterminée à persévérer, à travailler dur et à offrir à mes enfants un avenir meilleur. Mon histoire est celle de la résilience, de la foi en l’avenir et de la persévérance face à l’adversité.

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Plaidoyer pour un meilleur accès aux financements climatiques des groupes vulnérables.